E-cigarette: Tout savoir sur la Directive européenne

La fin de l’ère de l’e cigarette, c’est pour bientôt ? Quelles seront les conséquences de la « DTP » (Directive européenne sur le tabac) pour les vapoteurs ? Des questions que nous sommes en droit de nous poser suite à l’arrivée d’une Directive qui menace le marché de la cigarette électronique. Nous allons analyser les points abordés de cette «DTP» dans le but d’éclaircir les zones d’ombres qui l’entoure. Le 22 juillet 2014, c’est par le biais de la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, que l’on prend connaissance de la Directive européenne sur le tabac et la cigarette électronique. Applicable au plus tard en mai 2016, cette loi-cadre a été voté par le Parlement européen et concerne donc toute l’Union européenne.

Les points-clés de la «DTP»

  • Publicité « Directe » ou « Indirecte » interdite (Blog / Groupe Facebook / Forum / Affiche)
  • Ventes en ligne interdites si trois pays le décident
  • Limitation à 10ml pour un flacon de e-liquide
  • Limitation du taux de nicotine à 20mg/ml
  • Contenance maximal de e liquide à 2ml par réservoir
  • Déclaration de mise sur le marche et études poussées sur le matériel
  • Redevances afin de financer les études réalisées sur les produits.

Prix: Vapoter moins pour payer plus

« Les États membres peuvent percevoir des redevances proportionnelles auprès des fabricants et des importateurs  » Art.20.2
Si la Chine doit payer des taxes, cela va se répercuter du sur le marché. Il faut rappeler que la Chine est le plus gros fournisseur de cigarettes électroniques et de e-liquides. Et si l’État perçoit des redevances, en plus de ce qu’il reçoit déjà à l’heure actuelle, cela signifie donc que les fournisseurs vont augmenter le prix des marchandises dans un souci de rentabilité. Créant ainsi un effet domino sur les prix.
« Un volume maximal de 10 millilitres pour les recharges et des réservoirs n’excédant pas 2 millilitres » Art.20.3
Des flacons d’e-liquides plus petits, pour un achat qui devient plus récurrent chez les vapoteurs et moins profitable financièrement. Par exemple, si vous achetez le e liquide Red Astaire, coûtant en moyenne 14.90 euros pour 30 ml, pour une même contenance, vous devrez payer trois flacons de 10 ml. Au final, cela vous reviendra à 16.50 euros, soit plus de 10 % d’augmentation. Et écologiquement, on fait un pas en arrière.

Matériel et e liquide : un frein pour l’innovation

« Dispositif de sécurité pour enfant et munis d’un dispositif garantissant l’absence de fuite au remplissage. » Art.20.3
L’unique point positif de cette «DTP» est un dispositif de sécurité pour les enfants sur l’e cigarette. Cependant, tout comme pour l’absence de fuite, ce sont des données qui restent floues. Comment peut-on garantir au vapoteur, que son enfant n’avale pas d’e-liquide ? C’est revenir au modèle de la cartouche à usage unique, à insérer dans sa e cigarette. Une contrainte encore une fois qui favorise la standardisation des e liquides alors que les vapoteurs veulent toujours plus de choix.
« Une notification par produit est soumise aux États six mois avant la date prévue de mise sur le marché. » Art.20.2
Voilà encore des conditions difficilement réalisables pour des PME ou des TPE, qui ne disposent pas d’une structure administrative conséquente. Ces dispositions vont tuer des acteurs du monde de la vape plus modeste qui ont lancé leur propre marque. Le risque est de concentrer le marché en créant des situations de monopole ce qui ne sont jamais très bon pour stimuler une baisse des prix et une grande innovation. De plus, on peut craindre que cela favorise les sociétés de tabac, disposant des moyens adaptés à ce genre de situation, à s’installer massivement sur le marché. Laisser l’avenir de la vape aux mains des industriels du tabac, quand on sait qu’ils ont tout intérêt à voir les vapoteurs redevenir fumeurs, cela est pour le moins inquiétant.

Communication: mesure anti e-cigarette?

Une mesure sérieuse et inquiétante mais, trop vague actuellement, même si l’on se rapproche fortement de la mesure anti-tabac. Comment peut-on réduire la consommation de tabac si la promotion de la cigarette électronique est prohibée ? Une stratégie incompréhensible compte tenu des dernières études sur la cigarette électronique et de ses résultats encourageants.

Le déclin du marché de l’e cigarette?

Cette «DTP» annoncée au plus tard pour mai 2016 ne présage rien de bon. De nombreuses sociétés vont devoir mettre la clé sous la porte à cause des contraintes administratives. La diversité des arômes de e liquides va disparaître, laissant place à une gamme se comptant sur les doigts d’une main. Véritable retour en arrière, avec des modèles de premières générations, risquant de faire retomber des vapoteurs dans le tabagisme. Les industriels du tabac, grâce à leurs puissants lobbys, ont réussi à influencer le Parlement européen en limitant par tous les moyens le développement de la cigarette électronique. Mais tout n’est pas perdu ! Certes la Directive européenne est déjà votée, mais elle n’est pas encore transposée en France. Même s’il y a très peu de chance que cette directive ne soit pas appliquée pour l’hexagone, des modifications peuvent encore être apportées. Le marché de l’e-cigarette est encore en pleine expansion et la France compte près de deux millions de vapoteurs quotidiens. La cohérence voudrait que la ministre favorise ce nouveau moyen de lutter contre le tabagisme au moment où elle prépare son grand plan anti-tabac, mais rien n’est moins sûr malheureusement. Si vous voulez en savoir plus je vous conseille d’aller jeter un œil à Aiduce (Association Indépendante Des Utilisateurs de Cigarette Électronique), qui défend les droits des utilisateurs de cigarette électronique et s’est notamment distinguée dans la lutte contre la «DTP».

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